Comment une simple phrase a fait de moi un meilleur improvisateur :


L'improvisateur / lundi, janvier 22nd, 2018

Aujourd’hui je vous révèle une histoire personnelle qui a pas mal changé ma vie d’improvisateur. Cela s’est passé en deux étapes, d’abord une simple phrase prononcée en atelier, ensuite un match d’impro, sans prétention ni enjeu. Je vous raconte tout ça ?

Un contexte favorable :

C’était au cours de ma troisième année d’impro, dans une période de l’apprentissage qu’on appelle le plateau. En gros lorsqu’on est apprenant on passe par 4 grandes phases (à mon sens) : celle de la découverte qui est celle de la galère du début, surchargés d’informations, on a beaucoup d’enthousiasme mais peu de savoirs. Puis il y a la phase ascendante où l’on monte en compétence rapidement, suivie par un plateau où l’on a l’impression de stagner, puis une nouvelle phase ascendante où l’on se transcende.

Learning Curve
Personnellement je rajouterai un phase exponentielle à la fin.

La phase de plateau est très frustrante ! On sent qu’on n’est plus débutant mais on n’arrive pas à progresser vers le niveau supérieur où évoluent les gens qu’on admire. C’est souvent là que se fait l’abandon et où il faut savoir persévérer.

Bloqué dans cette phase là depuis un moment, je commençais à me décourager de progresser, ce qui est normal dans le parcours de n’importe quel apprenant, mais quand on le vit, on peut se sentir mal… Autant vous dire que j’étais ouvert à toute solution pour me relancer !

De plus, notre troupe avait enchaîné des prestations moyennes et tout le monde était à l’affût de quelque chose qui remettrait le groupe sur de bons rails.

Une phrase, un déclic :

Mais un jour, l’animatrice de l’atelier arrive, pose son matériel et nous dit : « J’ai trouvé ce qui ne va pas, c’est très simple et on va travailler dessus ». Je n’ai pas utilisé le terme « animatrice » pour rien, car elle exerçait ce travail régulièrement, dans des colonies de vacances ou autre. Elle avait donc une approche un peu ludique de l’impro et c’est pour ça qu’elle nous a dit :

« Il faut que vous retrouviez le plaisir de vous amuser ! Alors AMUSEZ VOUS ! »


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Alors oui, c’est l’évidence, oui ça parait simple, oui ça parait basique. Sauf que dans ma situation et pour une partie de la troupe, nous étions tombé dans un piège classique : la sur-intellectualisation du jeu. Nous nous regardions trop, nous étions trop dans la technique et dans la réflexion. À en oublier le simple plaisir de jouer.

Et là ce fut le déclic. Mais bien sûr ! C’est ça la clé ! Quand je vois mes modèles, ils s’éclatent sur scène, c’est ça la différence entre eux et moi !

Vraiment ce fut ce que les anglo-saxons appellent une « epiphany« , une révélation. Du coup j’étais armé comme jamais pour le match qui arrivait, gonflé à bloc d’énergie positive et débordant de fun à partager.

Un match, une confirmation :

Direction en suivant vers la prochaine date de la troupe, une invitation auprès d’une troupe étudiante, format 4v4 dans leur amphithéâtre. Troupe très jeune avec un public un peu réduit mais une super bonne volonté et une grosse dose de fun à partager.

C’est un match où j’ai ouvert les vannes à fond, avec un lâché prise que j’ai rarement expérimenté. Épaulé par mon équipe qui était dans la même énergie et l’autre groupe qui était aussi dans un excellent état d’esprit, cela a donné une synergie et une communion comme j’en ai rarement ressentie.

Photo Finish
Un moment rare ! Merci à BSI pour ce moment et cette photo !

Je n’étais pas dans le public, je ne sais pas si c’était le meilleur match du monde, mais il y avait une force émotionnelle très importante ça, c’est sûr. Toutes les impros n’étaient pas humoristiques, notamment ce huis clos de 9′ ultra sérieux, mais avec du fun (on en parlera un jour de comment s’amuser dans le sérieux 😉 ). C’est l’un des deux ou trois matchs qui m’a beaucoup marqué et dont j’ai un souvenir très clair (à l’occasion je vous raconterai les autres 🙂 ).

Ce fut aussi le match de ma première étoile ! Eh oui, 3 ans avant de voir cette « récompense », probablement parce que j’avais un jeu trop emprunté, trop technique et sérieux. Mais depuis j’ai su me rattraper !

L’idée à retenir de tout ça, c’est qu’en revenant à des principes simples, à la base de l’impro comme l’amusement, on peut sérieusement progresser et sortir de ce plateau qui est très irritant 😉

N’hésitez pas à partager vos expériences, les moments qui on fait de vous un-e meilleur-e improvisateur-ice ou qui vous ont donné envie de vous lancer !

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