Moments #1 – Petits conflits & vache laitière


L'improvisation / lundi, décembre 4th, 2017

Aujourd’hui j’ai envie de vous raconter une anecdote d’atelier d’impro. Le cours était animé par Marthe Janssen de la LIFI et tournait autour de la construction.

Conflit de canards

L’exercice était simple mais diablement efficace : un trio sur scène, avec pour consigne d’être solidaires (était donné une situation, typiquement 3 frères, des colocs, etc) et une tâche à accomplir. L’idée est de rester très focus sur la tâche et de ne jamais la lâcher quoiqu’il arrive.

Mais bien entendu tout ne devait pas se passer comme prévu et un conflit devait naître petit à petit puis de plus en plus fort. Le tout sur une durée de 5 à 8′ environ.

L’intérêt d’être 3 est de créer une dynamique d’alliances qui évoluent.

Ainsi voilà donc Maxime, Antoine et Mathilde sur scène. Trois amis qui doivent traire une vache. Au début petit départ sur un week-end à la ferme pour se ressourcer.

Les personnages ne sont pas hyper marqués, on a en gros Maxime en accro au smartphone, Mathilde en citadine dégoutée et Antoine en enthousiaste. Le conflit monte petit à petit, chacun se reprochant des broutilles.

Mais la situation n’est pas claire, on ne sait pas vraiment qui ils sont. Amis, collègues, colocs, famille ? Depuis combien de temps se connaissent ils ? etc.

Le basculement

Et d’un coup, tout bascule grâce à un élément très simple : les relations se sont établies. Ce qui est très intéressant c’est que c’est une bascule dans une autre dimension qui s’est fait à partir d’un détail très précis. Ça a « cliqué » comme ont dit, et qu’est ce qui s’est passé ? Et bien a un moment, Maxime a mis sa main sur l’épaule de Mathilde, geste qui aurai pu être affectueux. Mais lorsque Antoine, avec une écoute remarquable (à mon souvenir il lui tournait le dos, ou du moins ne regardait pas directement) réagit immédiatement en lançant « Et toi, la touche pas hein ! ». Immédiatement on comprend que Antoine et Mathilde sont en couple et Maxime est un trouble paix.

À ce moment là, l’impro a basculé dans une autre dimension tout comme le conflit qui a brutalement explosé en termes d’intensité. Tout en restant dans une écoute incroyable, le fait de créer cette relation entre les personnages a permis de libérer la parole et ouvrir les vannes du conflit et des piques de moins en moins insidieuses donc de plus en plus explicites.

Et lorsque que le coup de sifflet a retenti, le joueurs se sont tombés dans les bras tant l’intensité de leur prestation était élevée.

Ce que je veux souligner et ce qu’il faut retenir c’est qu’avec des relations claires on ouvre des portes immenses pour s’éclater en impro. Mais cela ne doit pas se faire sans une superbe écoute et un sens de la percussion hyper solide !

Et vous, quel conflit en impro vous a marqué ?

Pour travailler ces aspects avec votre groupe, n’hésitez pas à ME CONTACTER

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