Comment construire un atelier d’improvisation ?


Pédagogie / mercredi, mai 13th, 2020

Aujourd’hui j’ai envie de partager avec vous la façon que j’ai de créer un atelier d’impro.

C’est un guide général, à vous de l’adapter à votre contexte et vos objectifs !

Cela n’a pas d’autre prétention que de mettre par écrit ma pensée, qui peut être amenée à évoluer dans le temps. C’est une façon de faire; il y en a bien d’autres et probablement des meilleures 🙂 car après tout c’est cela Impropulse, un journal d’impro qui regroupe mes idées par écrit 😉

Préparation

C’est une des phases clés pour savoir quoi faire. Cela va sans dire c’est sûr, mais ça va toujours mieux en le disant. Quel que soit votre « commanditaire » (votre asso, une entreprise, une école ou quoi que ce soit), faire le point sur les attentes des uns et des autres est essentiel.

Les questions importantes que je me pose à chaque fois sont les suivantes :

  • Le temps :
    • Ai-je une seule séance, plusieurs, si oui combien ?
    • Combien de temps dure chaque séance ?
  • Les participant-e-s :
    • Combien ?
    • Quel niveau général ?
    • Quels profils ?
  • Les conditions matérielles :
    • Salle (si oui quel type ? Salle de classe, salle polyvalente, etc. ) ? Théâtre ? Amphithéâtre ?
    • Possibilité de faire du bruit ? Si non, ça va être compliqué …
    • Horaires ? Pause ?
    • Présence d’un tableau ? (j’écris souvent pendant mes ateliers, mais pas toujours)
    • Possibilité de s’assoir ? Par terre, sur des bancs ?
    • Accessoires ? (chaises, costumes, etc)
  • Les conditions pédagogiques :
    • Un thème à privilégier ?
    • Qu’est ce qui a été vu jusque-là ?

On dirait que ça fait beaucoup mais en vrai la plupart de ces questions tombent sous le sens. Avec cette liste, vous devriez être à peu près sûrs de vous, tout particulièrement quand c’est une structure où vous faites régulièrement des interventions.

preparation atelier d'impro

De votre coté, une fois ces informations récoltées vous allez faire votre déroulé de cours (voir plus bas), choisir, chercher ou créer vos exercices et comment les articuler.

Je vous conseille aussi de préparer les « take home messages » les phrases, mots et concepts que vous voulez que les apprenants « ramènent à la maison » (comme la coupe) . Ce sera le « fil rouge » de votre atelier, la version appliquée de la thématique en quelques sorts.

Une fois ces points éclaircis, vous pouvez passer à la suite !

Schéma général :

Je vous donne ici une structure simple et adaptable que vous pouvez réutiliser à votre guise et j’en parle plus en détails juste après :

Ce qui est en italique est en général optionnel

  1. Échauffement :
    • (accueil)
    • Dissociation
    • (approche théorique / « cours magistral »)
  2. Exercices simples
    • En duo / petits groupes
    • En scène
  3. Exercices complexes
    • En duo / petits groupes
    • En scène
  4. ( Mises en situation )
  5. ( Jeu libre)
  6. Débriefing général

En détails :

Échauffement :

C’est une phase qu’il ne faut pas négliger en atelier d’improvisation. Cela permet de se mettre en jambes, de rencontrer le groupe et de démarrer dans les meilleures conditions. Cela permet aussi aux retardataires d’arriver sans rater l’essentiel de l’atelier. Pour faire rapidement le point sur les différentes phases que j’ai évoqué :

L’accueil c’est la phase basique du « bonjour je suis Impropulse et je vous fait cours aujourd’hui ». Le mieux c’est que vous puissiez arriver en avance pour rencontrer les gens au fur et à mesure. C’est du blabla informel tout simplement.

En général je prends quelques instants avec tout le monde en cercle pour parler un peu de l’atelier du jour, me présenter au besoin, et faire le point sur l’actualité, typiquement « est-ce qu’il y a eu un spectacle récemment ? Si oui comment ça s’est passé ? » etc.

La Dissociation c’est ce moment ou l’on évacue sa journée (notamment dans le cas des troupes amatrices ou du milieu scolaire). On refait le point et on se met en connexion avec le présent. Certains font des « passages à vide« , sous forme de méditation simple, d’autres, des exercices qui font des nœuds au cerveau, etc. etc. Peu importe que ça soit original ou pas, le but c’est de « nettoyer le cerveau » et se concentrer pour attaquer l’atelier dans de bonnes conditions. C’est une phase importante à ne pas négliger. Dans le meilleur des cas, la Dissociation est en lien avec la suite de l’atelier mais ce n’est pas toujours évident.

dissociation improvisation atelier

L’approche théorique / « cours magistral » est une phase un peu plus posée où vous allez expliquer le sujet de l’atelier et faire le point sur ce que vous voulez transmettre (par exemple une catégorie précise, un style de jeu, etc.). Essayez de limiter cette phase à 10 -15 minutes, notamment dans les structure amateur/scolaire car les participant-e-s ne sont pas là pour ça, et votre enseignement passera mieux par l’action que par la leçon.

Exercices :

Ici vous gérez vos exercices en fonction de vos thématiques, ressources, besoins et envie. Je ne peux que vous inviter cependant à commencer par des exercices simples, une consigne à la fois, en complexifiant au fur et à mesure jusqu’à un niveau de complexité suffisant.

Attention cependant à ne pas saturer le champ conscient de vos participant-e-s, ce qui créerait de la frustration et un sentiment d’échec.

Pour garder le dynamisme de l’atelier, je vous conseille de varier les styles d’exercices, en duo, en groupe, sur scène, corporel, vocal, etc.

N’oubliez pas l’importance d’un débrief après chaque exercice. Prenez le temps de quelques mots pour savoir ce qu’ont ressenti les élèves mais aussi le public à chaque exercice et à la fin de chaque séquence.

Mises en situation :

C’est optionnel mais utile, notamment quand vous travaillez juste avant un spectacle. Par exemple, vous pouvez faire un exercice en « conditions de match » ou quelque chose comme ça.

Jeu libre :

Le jeu libre permet de faire jouer à la fin d’un atelier sans contraintes ou alors très peu pour permettre au groupe de se défouler, d’expérimenter etc.

Ce n’est pas toujours une bonne idée car si vous avez mené un atelier très technique, le relâchement peut être néfaste à ce moment là et vous pourriez faire de « mauvaises impros », du moins c’est ce que mon expérience m’a montré.

jeu d'improvisation libre

En revanche je le conseille vivement aux troupes peu expérimentées pour pouvoir jouer le plus possible. Plus ils se seront exercés en atelier avec du jeu libre, plus le spectacle sera dédramatisé. En revanche l’importance de faire des retours est capitale. Jeu libre ne veut pas dire « n’importe quoi ».

Débriefing général :

Phase très importante aussi, rassemblez tout le monde et ayez quelques mots pour conclure l’atelier. En général, je demande si il y a des questions ou des remarques. Puis je demande individuellement à chaque participant-e-s si il a un mot, une phrase pour qualifier l’atelier.

Si l’atelier s’est bien passé, ils ont tendance à être très positifs car ils sont dans l’euphorie du moment, n’hésitez pas à recadrer pour avoir des critiques plus constructives voire négatives au besoin. Petit plus, si vous connaissez certains participant-e-s ils seront plus courageux pour vous tacler 😉

 

Le plus important :

Ce qui est essentiel c’est de vous servir de ce guide comme d’une base que vous pouvez remodeler, travailler, rejeter même ! Tant que c’est à votre sauce, ça me va 😉

Cet article est déjà très long, je vais donc prévoir un autre article sur quelques « tips » pour améliorer ses ateliers et faire que ça se passe au mieux !

En attendant si vous voulez qu’on en parle plus en détails n’hésitez pas à ME CONTACTER, je serais ravi de partager avec vous et pourquoi pas venir animer un de vos ateliers !

Une réponse à « Comment construire un atelier d’improvisation ? »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *