Cette phrase que vous devez vous interdire en impro (ou au moins mieux l’utiliser)


Uncategorized / vendredi, novembre 25th, 2022

C’est une réflexion que je me suis faite il y peu. Dans beaucoup d’impros, et notamment de début de scène, cette phrase arrive et me fait tiquer. Mais pourquoi ? Que signifie vraiment cette phrase ? Comment peut-on faire autrement ? Est-elle vraiment si mauvaise ? 

C’est quoi cette phrase ? 

Je vais continuer à vous teaser un peu 😉 

A votre avis, quelle est cette phrase prononcée en début d’impro (ou pendant celle-ci), qu’on retrouve assez couramment dans la vraie vie et qui est un vrai tue-l’impro ? 

Je suis sûr que vous la connaissez, et que sur scène vous l’avez déjà laissé échapper :  

« Je m’en fous ! »

signé Un improvisateur inconséquent

(et ses variantes : « j’en ai rien a foutre », « ça ne m’intéresse pas », etc… ) 

Si vous avez déjà compris le problème, vous pouvez vous arrêter ici 🤓 Mais n’oubliez pas de partager l’article auprès de vos camarades d’impro ! 

Si vous voulez aller plus loin, la suite juste en dessous : 

Qu’est ce qui ne va pas avec ça ? 

En impro, tout compte. Le public voit tout, entend tout. 

Alors quand on dit « je m’en fous » on va à l’encontre de la règle de base d’écoute et d’acceptation. Vous dites à l’autre que sa proposition est inintéressante voire insignifiante. 

Avouez c’est pas top. 

Alors pourquoi on dit ça ? Je vois 3 raisons : 

Mais on peut quand même dire cette phrase en impro ! 

Sacré retournement de situation n’est-ce pas ? 

Notre personnage peut dire qu’il n’en a « rien à foutre » mais ça doit être amené avec intelligence. Tout comme un conflit, vous devez construire sur la durée (oui même si vous n’avez que 2′) votre absence de foutre à avoir. 

Si votre personnage commence comme quelqu’un d’attentif, soucieux des autres et de leur bien être, peut-être même un peu mièvre mais qu’au cours de l’impro, suite à ce qui lui arrive, vit une évolution qui culmine à quelques secondes de la fin sur un retentissant « Maintenant, j’en n’ai plus rien à faire ! », ce sera très puissant ! 

Si vous n’en avez rien à faire, on veut savoir pourquoi. Qu’est ce qui vous a amené à être aigri au point que les autres ne vous font plus rien ? C’est ça qui est intéressant. 

Bonus : Comment réagir quand l’autre n’en a rien à faire de nous ? 

Et oui parce que si vous avez bien suivi ce que je vous ai proposé et que vous devenez un expert du j’men-foutisme intelligent, il peut arriver que ça ne soit pas le cas de votre partenaire. 

Soyez si bon qu'on ne peut vous ignorer

Aussi si on vous sort cash une telle réplique sortie de nulle part, je vous propose une solution simple. Acceptez, proposez. On en revient toujours là !

Par exemple : 

A : « Seigneur, les paysans arrivent pour nous faire la peau ! » 

B : « Je m’en fiche ! » 

A : « Ah, mon seigneur, aujourd’hui vous vous en fichez, mais je me rappelle du temps où mon bon Seigneur se préoccupait de ses gens, était soucieux que son royaume se porte bien… Vous avez changé depuis que votre épouse nous a quitté ! » 

A lance un flashback 

C’est un exemple mais voyez comment on peut retourner la situation à votre avantage. Là où B pensait vous déstabiliser, il se retrouve embarqué dans votre histoire et amené à lâcher son attitude délétère. Notez que A n’a pas lâché son idée ! Seulement adapté celle-ci. 

B aurait pu aussi commencer à être beaucoup plus en empathie et, imaginons, face à la violence ou la méchanceté des paysans aurait fini par se détacher d’eux et là, il aurait pu finir l’histoire sur son désintérêt pour les autres. Nous aurions eu alors une belle évolution de personnage et une conclusion forte. D’autant plus s’il a vécu des choses avec A qui lui devient triste (par exemple) de voir son maître s’enfoncer dans la méchanceté. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *